L’été dernier, de nombreuses festivités ont été perturbées dans plusieurs communes en raison de conditions météorologiques sèches et de risques d’incendie. Cependant, qu’en est-il de l’été 2023 ?
Feu d'artifice 14 juillet 2023 : Sécheresse et annulations, des festivités en péril
Chaque année, le feu d’artifice 14 juillet est un événement coloré très attendu, tant par les enfants que par les adultes. Cependant, l’année dernière, les célébrations ont été perturbées dans plusieurs communes en raison de conditions météorologiques sèches et du risque d’incendies.
Une fois de plus cette année, la sécheresse pourrait perturber les festivités.
De nombreuses communes ont déjà pris des mesures préventives contre les feux d’artifice, et certaines ont même pris la décision d’annuler complètement ces événements.
Les violences urbaines et les émeutes qui ont éclaté suite au décès tragique du jeune Nahel le 27 juin dernier ont profondément marqué l’actualité.
En anticipant de potentiels nouveaux incidents lors des célébrations du 14 juillet, le gouvernement a pris des mesures strictes concernant la vente et l’utilisation des mortiers d’artifice.
Le 8 juillet 2023, ces restrictions ont été annoncées dans le but de renforcer la sécurité publique.

Une approche prudente avec des mesures strictes pour garantir la sécurité
Malgré la tradition du feu d’artifice 14 juillet, le gouvernement a opté pour une approche prudente cet été. Selon le décret n° 2023-576 publié au Journal officiel le 8 juillet 2023, la vente, le port, le transport et l’utilisation d’articles pyrotechniques et d’artifices de divertissement sont interdits sur tout le territoire national jusqu’au 15 juillet 2023 inclus.
Une exception notable concerne les professionnels. Comme l’a souligné la Première ministre Elisabeth Borne le 8 juillet 2023, seuls les professionnels chargés d’organiser les feux d’artifice dans les communes auront la possibilité d’acheter des mortiers d’artifice ce week-end.
La vente et l’utilisation de ces articles pyrotechniques sont donc strictement interdits pour les particuliers. L’objectif est de prévenir les risques de troubles graves à l’ordre public lors des festivités du 14 juillet, en particulier en réaction aux émeutes suite à la mort de Nahel, comme le précise le décret.
Avant même l’annonce du décret par Elisabeth Borne, certains départements avaient déjà pris des mesures similaires pour les célébrations du 14-Juillet, tels que l’Orne et la Drôme. De manière plus générale, de nombreuses communes ont adapté leurs festivités. Quelles sont celles qui maintiennent les feux d’artifice et celles qui les ont annulés ?
Perpignan ne prévoit pas de feu d'artifice cette année…
Perpignan, située dans les Pyrénées-Orientales et étant la première ville directement touchée par une éventuelle sécheresse estivale, a pris des mesures drastiques. En raison de la situation de crise prolongée jusqu’au 25 juillet 2023 au moins, l’équipe municipale a pris la décision d’annuler purement et simplement le feu d’artifice 14 juillet.
En remplacement du feu d’artifice, Perpignan a opté pour un spectacle de lasers qui se déroulera sur la Basse, près du Quai Vauban. Cette alternative technique a aussi été adoptée par d’autres villes du département, telles que Pollestres et Banyuls-sur-Mer.
Moins de festivités dans les Pyrénées-Orientales
De manière plus générale, à la fin du mois de mai 2023, la préfecture des Pyrénées-Orientales a annoncé son intention de prendre un arrêté interdisant les feux d’artifice lorsque le territoire où ils sont prévus présente un niveau de risque d’incendie élevé. Rodrigue Furcy, le préfet, a assuré que les communes seraient informées au moins 48 heures à l’avance.
À quelques jours du jour J, et si les conditions le permettent, certaines villes des Pyrénées-Orientales ont informé qu’elles maintiendront leurs traditionnels feux d’artifice. Parmi ces villes figurent Canet-en-Roussillon, Torreilles, Villeneuve-de-la-Raho, Argelès-sur-Mer et Prades.
Report des spectacles pyrotechniques en Île-de-France
La région Île-de-France, fortement marquée par les émeutes liées à la mort de Nahel, fait face à un manque d’enthousiasme pour les festivités estivales.
Un exemple concret de cette situation est le report des célébrations du 14 juillet à la rentrée de septembre pour la commune de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Suite à la mort de Nahel, la ville de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, a pris la décision d’annuler son feu d’artifice 14 juillet.
L’entourage du maire a déclaré : « La ville a vécu un véritable traumatisme et nous savons que les 14 juillet ne sont pas les moments les plus calmes dans les banlieues ».
Dans le département de l’Essonne aussi, certaines villes ont pris la décision d’annuler leurs feux d’artifice. C’est le cas, par exemple, à Savigny-sur-Orge, où la Ville évoque une décision difficile motivée par des raisons de sécurité.
De même, la ville d’Etampes mentionne les risques accrus d’incendie résultant de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des épisodes de sécheresse et de canicule.
Dans le département de Seine-et-Marne, par mesure de prévention contre les incendies, plusieurs communes ont aussi pris la décision d’annuler leurs feux d’artifice.
Cette décision intervient alors que le département est en situation de vigilance sécheresse et fait suite aux récents événements liés aux émeutes suite à la mort de Nahel.